Maître-atout du jeu cristolien, Jean-Michel Lesage revient sur cette saison et sa brillante carrière. A 34 ans, le milieu des Béliers n’envisage pas l’idée d’une reconversion et encore moins celle de raccrocher les crampons. L’ex-Havrais n’en a pas fini avec le ballon et ce n’est pas pour nous déplaire.
Cette saison encore, vous apparaissez comme le dépositaire du jeu de l’USCL. Vous ne ratez presque aucun match et accumulez les bonnes performances malgré vos 34 ans. Comment expliquez-vous cette régularité ?
JML : Je fais mon maximum pour garder la forme. Ça passe déjà par une bonne hygiène de vie. Après, je gère mieux mes efforts avec l’expérience. C’est ce qui m’aide à durer et à être performant. En ce qui concerne mon rôle dans l’équipe, j’essaye de faire le maximum à chaque match, tout en évitant les blessures. Mais il faut que tout le monde aille dans ce sens, c’est ce qui explique notre inconstance.
Inconstance dans les résultats et dans le jeu ?
JML : Oui. On a beaucoup trop de déchet dans notre jeu. On n’est pas assez efficace et on manque de spontanéité. En ce qui concerne les résultats, on a démarré très fort en septembre et on s’est peut-être vu trop beau, trop vite. On s’est installé dans nos certitudes, on n’était moins concentré dans l’approche des matches et ça s’est ressenti. On a fourni moins d’efforts sur le terrain et ça s’est payé cash.
Recordman des buts et des matches pour Le Havre
Justement, vous avez eu depuis l’entame avec de grosses oppositions que vous avez bien négociées, même si les résultats n’ont pas forcément suivi…
JML : On avait à cœur de sortir la tête haute de ces matches contre des candidats à la montée. Si on n’a pas pu arracher la victoire contre Fréjus, Vannes ou Rouen, c’est à cause de notre irrégularité et de notre manque de réalisme. On n’a pas su convertir les occasions qu’on se procurait dans nos temps forts et on s’est fait sanctionner derrière.
Après douze belles années passées au Havre, vous êtes revenu au club l’année dernière, qu’est ce qui a motivé votre choix ?
JML : Il y a plusieurs choses qui m’ont poussées à revenir. Créteil c’est chez moi, j’ai joué en jeune, j’ai été formé ici. Je m’y sens bien. Et puis il était temps pour moi de quitter Le Havre. Le club souhaitait rajeunir son effectif et n’a pas voulu renouveler mon contrat. En France, on n’aime pas les joueurs qui dépassent les trente ans…
Pourtant vous avez marqué l’histoire de ce club…
JML : C’est vrai, j’y ai passé de très belles années. Je reste le recordman du nombre de buts marqués et du nombre de matches joués pour le HAC. Je suis content d’avoir pu partir en laissant mon empreinte de moi dans ce club historique. C’est une vraie fierté pour moi.
Un essai aux côtés de Damian Duff
Une carrière 100% française donc, vous n’avez jamais pensé à l’étranger ?
JML : J’ai eu des touches à l’étranger, notamment en Angleterre quand je jouais en Ligue 1. J’ai fait des essais à Blackburn, aux côtés de Damian Duff. Mais il n’y a pas eu de suite. Ce n’est pas simple. En Angleterre, tu arrives et tu as quatre jours pour faire tes preuves. Il faut comprendre la langue et t’adapter immédiatement au jeu de l’équipe et ça joue beaucoup plus dur qu’en France. C’est assez particulier, même au niveau de l’hygiène de vie.
C’est-à-dire…
JML : Sur toutes les tables de la cantine, il y avait toujours des Mars, des bonbons et plein d’autres sucreries. Là-bas, ils ne font pas attention à l’hygiène de vie, tant que tu es performant sur le terrain le jour du match. En France, c’est une autre mentalité. On surveille tout, surtout ce qu’on peut manger, ça va trop loin…
Où sera Jean-Michel Lesage l’année prochaine ?
JML : A Créteil j’espère ! Mon contrat se termine à la fin de la saison. On verra avec le Président si on le renouvelle.
Propos recueillis par QF
Photo AFR José Lopes