Au PSG, il a d’abord été joueur pro avant de s’inscrire dans le projet du club et d’être sacré comme entraîneur. C’est précisément le même schéma que Jean-Luc Vasseur aimerait reproduire à Créteil dont il a porté les couleurs par le passé et qu’il entraîne depuis cet été. En attendant, le coach cristolien évoque le parcours des Béliers et la possibilité d’un recrutement. Il réaffirme sa volonté de s’inscrire dans la durée avec l’USCL.
Quel bilan feriez-vous de cette première partie de saison ?
Jean-Luc Vasseur : Aujourd’hui, nous occupons une place qui n’est pas à notre image car dans le contenu des matches, on ne s’est jamais fait bouger par nos adversaires. Mais nous sommes dans le dur, il ne faut pas se voiler la face. Nos bons matches ne sont pas récompensés car malgré les occasions qu’on se procure, on n’arrive pas à être assez tranchant pour finaliser et marquer ce premier but. Alors il va falloir faire attention et prendre des points parce qu’après tout le championnat est très ouvert.
Comment expliquer ce parcours un peu décevant ?
JLV : Nous sommes en train de construire un groupe. A l’intersaison, Créteil a perdu beaucoup de joueurs dont quelques uns de très bonne qualité. Il a fallu intégrer beaucoup de nouveaux éléments, un nouvel entraîneur et toute une philosophie de jeu. Alors forcément, il faut du temps pour que les choses s’ajustent. Nous avons fait un mois d’août en dents de scie avant de faire un gros mois de septembre grâce à l’arrivée de nos recrues. Et, depuis nous n’avons pas été épargnés par les blessures. Dans le foot, le moindre grain de sable peut venir enrayer une mécanique.
Etes-vous inquiet pour la suite du championnat ?
JLV : Non, il faut croire en l’avenir. A partir du moment où on travaille bien et sur de bonnes bases, tout va se mettre en place. En termes de force mentale et d’abnégation le groupe est solide car même si les joueurs sont abattus au sortir de nos prestations mal payées, le groupe continue de bien vivre et d’être réceptif. Nous nous remettons en question en permanence. On n’a pas fait de bons matches par hasard, il y a de la qualité. Mais nous cherchons à améliorer le secteur offensif, dans les transmissions par exemple, et nous tenterons d’étoffer ce secteur dès cet hiver.
L’arrivée d’une recrue en attaque cet hiver est donc envisagée ?
JLV : Si nos finances le permettent, oui. Mais avec un effectif de 25 joueurs, il faudra certainement orienter ceux qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer. Ce qui importe, c’est de ne pas commettre les erreurs du passé en voulant aller trop vite. Il faut commencer à travailler sur le recrutement dès à présent en prolongeant les bons éléments et à penser à ceux qui pourront nous rejoindre l’été prochain. Les projets se bâtissent sur le moyen terme, si ce n’est plus.
« Projet », « moyen terme », à travers vos réponses on sent la volonté de développer vos idées et de les inscrire sur la durée avec l’USCL, qu’en est-il ?
JLV : Je me suis toujours vu comme un entraîneur-bâtisseur. Quand je suis arrivé au Paris Saint-Germain, c’était pour un an au départ, et j’y suis resté 10 ans ! Je veux faire pareil à Créteil. Je ne fonctionne pas sur du « one shot ». Un entraîneur doit être jugé sur deux ans au minimum, le temps qu’il fasse son propre audit du club et qu’il puisse mettre en place son équipe, sa vision. Par exemple, en termes d’effectif, je voudrais m’appuyer sur moins de joueurs mais sur davantage de qualité avec une cellule de recrutement efficace et capable de répertorier les joueurs en fonction de besoins particuliers. A ces joueurs, j’ajouterais deux ou trois prêts gratuits de jeunes venant du Paris Saint-Germain ou de clubs de haut-niveau. Ce sont des choses que je n’ai pas pu mettre en place en raison de mon arrivée tardive, mais en réalité les idées que j’ai en tête dépassent le simple cadre de l’équipe première ou de la réserve. Je voudrais rentrer complètement dans le canevas du club.
A propos de « jeunes », vous avez quitté la formation pour diriger votre première équipe de seniors comment vivez-vous cette nouvelle expérience vous qui passez, en parallèle, votre diplôme d’entraîneur professionnel de football (DEPF) ?
JLV : C’est très enrichissant ! Ce n’est pas en décalage avec ce que j’ai pu connaître avec les jeunes du centre de formation du PSG. La problématique est la même : trouver les solutions pour gagner. Tous les jours je vais à l’entraînement avec l’envie de m’améliorer pour améliorer mon équipe. C’est d’ailleurs pour ça que je suis inscrit au DEPF. C’est une formation de très haut niveau qui offre, en plus, une immersion totale entre professionnels qui permet de prendre du recul par rapport à son équipe ou son club. Le seul petit regret que j’ai, c’est que ça me tient éloigné de mon groupe. Pour un entraîneur qui attache de l’importance à la relation avec les joueurs, c’est contrariant mais j’essaie d’entretenir ce lien avec eux différemment.
Pour conclure, quels objectifs vous fixez-vous pour la seconde moitié de saison ?
JLV : Sur les matches aller, nous n’avons jamais été bougés et nous avons très souvent mérité mieux que les résultats que nous avons obtenus. J’espère que toute cette frustration que nous avons accumulée va nous donner envie de remettre les pendules à l’heure pour les matches retour. Après la trêve, c’est un autre championnat qui va démarrer !
Propos recueillis par JG
Photo AFR José Lopes