La périostite tibiale

Aujourd’hui, le médecin de l’effectif cristolien a choisi de nous éclairer sur une blessure de footballeur que l’on retrouve chez les sportifs occasionnels comme chez les sportifs surentraînés : la périostite tibiale. Nicolas Bompard nous dit tout ce qu’il faut savoir.

Qu’est-ce que la périostite ?
La périostite c’est l’inflammation du périoste, un tissu riche en nerfs et en vaisseaux qui recouvre la surface des os. Parmi les périostites, la périostite tibiale est la plus connue. C’est une inflammation qui se rencontre surtout dans les sports où les courses et les sauts sont fréquents : course à pied, football, basket, volley ; ou la pratique de certains sports fractionnés tel que l’athlétisme, le tennis, la danse classique ou l’escalade.

Les causes

Dans les cas de périostite tibiale, il y a trois causes majeures. La première ce sont les vibrations causées par les courses sur terrain dur ou en pente, par le port de chaussures usées ou inadaptées ou par la répétition intensive de sauts. La deuxième cause est la traction excessive sur les zones d’insertion des muscles au niveau du périoste. Ces tractions ont souvent pour origine des rétractations musculaires ou des problèmes d’appui comme les pieds plats (valgus) ou les pieds creux (varus). La dernière cause est la répétition de traumatismes directement sur la face antérieure du tibia comme dans certains sports de combat, au football mais aussi en ski ou en patin où le port des chaussures peut être douloureux.

Les symptômes ou signes cliniques

Ce sont les douleurs localisées sur la face antérieure de la jambe au niveau du tibia. Comparables à ce qu’on peut ressentir en cas de brulure ou de tendinite, les douleurs sont diffuses le long de la jambe lors de la pratique sportive et peuvent être présentes à la marche. Elles rendent la palpation douloureuse.

Le diagnostic

L’examen clinique est primordial. Il doit rechercher en premier lieu les facteurs déclenchants comme les rétractions musculaires, les problèmes de pied plat, de pied creux ou contracté, une longueur différente des membres inférieurs, une torsion tibiale ou encore le phénomène de jambes arquées (genou varum). L’interrogatoire du patient recherchera un manque d’entraînement, ou un problème de matériel ou de terrain (trop dur ou trop meuble). Il ne faudra pas confondre la périostite tibiale avec une fracture de fatigue. Dans le premier cas, la douleur diffuse révèle la périostite alors que la fracture sera visible à la radiographie. Il ne faut pas non plus confondre la périostite tibiale avec le syndrome de loges chronique. Ce syndrome se traduit par des douleurs qui apparaissent souvent à une certaine vitesse ou distance alors qu’il n’y a souvent aucun signe clinique au repos contrairement à la périostite.

Le traitement
Il dépendra de la cause mais il associera souvent le repos (10 jours à 2 mois), des anti-inflammatoires, des traitements locaux (physio et mésothérapie) à la correction des causes, et à une rééducation appropriée selon les cas. Un traitement par ondes de choc peut parfois être prescrit. Dans certains cas, une intervention chirurgicale de nettoyage osseux peut être envisagée mais cela reste exceptionnel. Mais la prévention reste le meilleur moyen d’éviter la périostite tibiale. D’abord en corrigeant les problèmes de posture ou d’appui par le port de semelles notamment. Puis en choisissant les chaussures adaptées qu’il faudra changer tous les 1000 km.

Photo AFR José Lopes
Illustration Jogging International