Malgré une position délicate en championnat, l’US Créteil-Lusitanos va mieux. Depuis l’arrivée du Portugais Artur Jorge au chevet du club, les joueurs val-de-marnais sont sur la voie de la guérison.
Seize points en dix-sept rencontres, soit un peu moins d’un point par match. A ce rythme, l’USCL a le profil comptable d’un relégable. Malgré cela, depuis un peu plus d’un mois, le collectif cristolien semble s’être libéré.
Que s’est-il passé pour que Créteil, révélation de la saison 2005-2006, soit à ce point malade ? Après un été 2005 exceptionnellement calme, l’inter-saison 2006 a été particulièrement mouvementée. Huit départs, et non des moindres. Mbodji, meilleur buteur du club, Sessegnon, meilleur milieu de terrain défensif de Ligue 2, Aubanel, meilleur passeur de Ligue 2, Ekobo, un défenseur central talentueux. Tous avaient explosé l’an passé sous les couleurs de l’USCL. Tous ont suscité la convoitise de concurrents directs ou indirects. Après avoir signé la meilleure saison de l’histoire de Créteil chez les professionnels, Hubert Velud s’en est également allé vers d’autres aventures. Cette hémorragie de talents a sans doute coûté cher aux Béliers.
D’ailleurs, avant le départ d’Albert Rust, le bilan de santé des Franciliens était tel que même les plus fidèles supporters affichaient leur scepticisme. Dix rencontres sans la moindre victoire et une position de lanterne rouge pour des Cristoliens complètement désemparés à la fin du mois de septembre. Heureusement, l’intérim d’Olivier Frapolli, entraîneur de la CFA2, a insufflé une nouvelle dynamique à cette équipe en mal de confiance. En choisissant de lancer dans le grand bain plusieurs néophytes, Olivier Frapolli a intégré du sang neuf dans tous les secteurs de jeu. Argelier, Salze, Khenniche, Lavoyer sont ainsi passés de l’ombre du CFA2 aux projecteurs de la Ligue 2. Champions de leur poule l’an dernier, les élèves d’Olivier Frapolli ont imposé leur griffe et ont fini par convaincre. Deux victoires en trois matches pour les intérimaires.
Dans ce contexte, l’arrivée d’Artur Jorge, un monument du football international, n’est pas passée inaperçue. Privé de sa légendaire moustache, le technicien lusitanien a conservé toute sa science technique et tactique du football. Dès les premiers entraînements, l’accent est mis sur le travail. Des séances de plus de deux heures au cours desquelles les Cristoliens se refont une santé morale et physique. A l’image de Baha, l’international marocain de Créteil, toute l’équipe monte en puissance pour battre Bastia, fait inédit depuis l’accession du club en Ligue 2. Les excellentes prestations des coéquipiers de Danjou n’empêcheront pas un nouveau coup d’arrêt à Caen (1-0) et face à Dijon (1-1). Mais, de l’aveu même des techniciens Normands et Bourguignons, « il va falloir se méfier de cette équipe de Créteil dans la deuxième partie de saison. » Les Caennais de Franck Dumas étaient à peu près dans la même situation l’an dernier et on se souvient de leur retour tonitruant au premier plan, n’échouant qu’au goal-average pour une place en Ligue 1.
On souhaite évidemment aux Béliers la même réussite. Si Vareilles, maudit depuis le début de l’exercice 2006-2007, trouve enfin le chemin des filets, que Pataca retrouve son sens légendaire du dernier geste et que Baha continue son récital offensif des dernières semaines, tous les espoirs sont permis.