Arrivé à l’intersaison dans le Val-de-Marne, Nabil Baha a connu, à l’instar de son équipe, un début de parcours délicat. Mais depuis l’arrivée d’Artur Jorge, le marocain s’est imposé comme le principal artilleur d’une formation en plein renouveau.
Le speaker et le public du stade Dominique Duvauchelle connaissent parfaitement la silhouette floquée du numéro 9, celle de Nabil Baha. Attaquant marocain âgé de 25 ans, le nouveau canonnier de l’USCL a fait trembler les filets adverses lors des trois dernières rencontres à domicile. A la clé, deux victoires (1-0) et un match nul (1-1) pour l’US Créteil-Lusitanos. « On est sur une bonne série à domicile, trois victoires et un nul. A nous de confirmer à l’extérieur ». Un souhait qui a bien failli devenir réalité lors de la 15ème journée à Caen. Dominateurs, les joueurs d’Artur Jorge sont passés tout près de l’exploit avant de céder dans les ultimes minutes de jeu. « C’est une semaine un peu frustrante, on prend seulement un point en deux rencontres alors qu’on aurait pu en prendre six. A Caen, on a dominé et on perd en fin de match. Idem face à Dijon, où le match nul n’est pas bien payé ». Une confiance qui contraste avec le début de saison et le classement des Cristoliens. Mais depuis l’arrivée d’Artur Jorge à la tête de l’équipe, le jeu des Franciliens s’est métamorphosé. « C’est le jour et la nuit. Depuis son arrivée, l’équipe joue beaucoup mieux. Et ça se voit même à l’entraînement où tous les exercices sont à base de ballon. Les joueurs sont en confiance et ça se ressent sur le terrain. Plus de joueurs se sentent concernés ». De quoi regretter le début de saison catastrophique. « Si on avait commencé comme ça, on serait au milieu de tableau. A Brest, on n’aurait pas pris ces quatre buts. Je pense qu’on n’est pas à notre place ». Huitième la saison dernière après avoir longtemps joué les trouble-fêtes, l’USCL ne décolle pas en ce début d’exercice. L’effectif, profondément remanié cherche ses marques et Albert Rust, successeur d’Hubert Velud, peine à trouver la bonne formule. Le Marocain est l’une des nombreuses recrues franciliennes. « Mon agent est rentré en contact avec Patrick Blondeau. J’étais encore sous contrat avec Braga (Ligue 1 portugaise). Mais j’étais prêté depuis une année à Ferrol, en Ligue 2 espagnole et je sortais d’une saison plutôt bonne où j’avais inscrit 10 buts ». Sous les couleurs de l’USCL, le Marocain marque son premier but face à Châteauroux, lors de la 3ème journée. Une réalisation qui n’empêche pas le premier revers cristolien d’une longue série. Pour Albert Rust, celui concédé face à Strasbourg (0-2) sera celui de trop. « Je voyais bien pourtant qu’on avait un groupe de qualité. Les joueurs n’étaient peut être pas mis dans les meilleures conditions et on a fini par perdre confiance. Il ne faut pas oublier que ce sont les mêmes joueurs qui sont sur le terrain actuellement ». A la tête d’une attaque en mal de buts, Nabil Baha ne se fixe pas d’objectifs à titre individuel : « Plus je marque de buts, plus je suis content. J’espère continuer sur cette bonne série». L’objectif principal est de « ramener Créteil à sa place dans ce championnat », et d’entretenir l’espoir de retrouver la sélection marocaine, avec laquelle il s’était qualifié pour la finale de la CAN 2004. Participant à la victoire contre le Mali en demi-finale (4-0), le Marocain avait inscrit un but, en toute fin de match. « Un très grand moment assurément, mais je n’ai plus de nouvelles de la sélection depuis mon passage à Braga. Je le vis tranquille, je dois juste continuer à travailler en club, et je suis sûr que ça reviendra ». Domicilié à Joinville-le-Pont, Nabil Baha savoure ce retour en France. Un seul regret. Celui « des dîners au restaurant organisés avec les joueurs au Portugal. On se réunissait la semaine et pratiquement à chaque match. Ici, c’est beaucoup plus rare. C’est dommage, surtout que je n’aime pas manger seul ». Pourtant seul à voir son appétit récompensé à la pointe de l’attaque, Nabil attend désormais les premiers buts de son coéquipier, Patrice Vareilles. « Il travaille tous les jours, il se donne à fond à l’entraînement et lors des matchs. C’est pas possible, ça va bien finir par payer, et quand il commencera à marquer, on fera mal ». Tous l’espèrent. Meilleur buteur du club, Nabil, lui, a déjà commencé à frapper.