Entraîneur adjoint de l’équipe professionnelle entre 2001 et 2006, Jean-Michel Bridier a récemment succédé à Olivier Frapolli à la tête de l’équipe réserve. Une mission clé que l’ancien professionnel a acceptée sans sourciller pour apporter son expérience et faire progressivement de l’équipe B le principal réservoir à talents de l’US Créteil-Lusitanos.
Esprit Bélier : Depuis l’arrivée d’Artur Jorge, les staffs techniques de l’équipe première et de sa réserve ont été remaniés. Pouvez-vous nous décrire vos nouvelles fonctions et l’état d’esprit dans lequel vous les avez accueillies ?
Jean-Michel Bridier : Depuis le 23 octobre dernier, je suis l’entraîneur et le responsable de la réserve professionnelle évoluant en CFA2. Je dirige donc les entraînements et les matchs, et je suis également l’interlocuteur de référence auprès du staff de L2. L’objectif premier de cette équipe réserve est la formation. Serge Noah et moi visons la professionnalisation d’un maximum de joueurs amateurs. Sur le plan personnel, je ne vis cette décision ni comme une rétrogradation, ni comme une promotion. Après avoir été adjoint pendant cinq ans et demi, cette nouvelle fonction est l’occasion d’avoir un rôle actif sur l’équipe de CFA 2 et d’acquérir une autre expérience.
EB : Vous êtes au club depuis 19 ans, que comptez-vous apporter à la réserve cristolienne ?
JMB : Je suis encore en phase d’observation. On n’appréhende pas le niveau de chaque joueur du jour au lendemain. Mon travail sera basé sur l’amélioration individuelle des qualités techniques et physiques des joueurs. Si l’un d’entre eux est appelé à s’entraîner avec les pros, il faudra qu’il puisse suivre la cadence physique et l’exigence technique demandées par le haut niveau. Ce travail individuel sera forcément bénéfique au niveau collectif. Afin qu’il existe une homogénéité entre l’équipe première et sa réserve, les thèmes majeurs des séances seront ceux mis en place par Artur Jorge : la conservation et la circulation du ballon.
EB : Vous prenez les commandes d’une équipe sacrée championne de CFA2 et finaliste de la Coupe de Paris la saison passée. Ressentez-vous cela comme une pression ?
JMB : Avant d’espérer quoi que ce soit, notre priorité est d’abord d’assurer le maintien. Pour ce qui est de nos performances à venir, je ne peux pas me prononcer, d’autant que j’apprends encore à connaître les joueurs. Pour le moment, nous n’avons pas encore pu nous appuyer sur les meilleurs éléments de la saison dernière : Thierry Argelier est passé professionnel, Farès Khenniche a une place de titulaire avec les pros, Cédric Avinel et Samir Abbar s’entraînent tous les jours avec Artur Jorge. Je n’oublie pas non plus les joueurs comme Kevin Gohiri ou Christophe Caseiro qui peuvent faire la différence et qui sont blessés. Il faut donc reconstruire un groupe sur des jeunes joueurs de PH qui doivent encore franchir un palier.
EB : Avec votre regard neuf, comment définiriez-vous le profil de votre équipe ?
JMB : En accord avec la nouvelle politique définie par les dirigeants du club, l’équipe de CFA2 est résolument jeune, avec des joueurs âgés de 19 à 22 ans. Sur le terrain, l’équipe est plutôt portée vers l’offensive. Pour ce qui est de son équilibre, je pense que nous manquons un peu de concurrence sur les postes de milieu défensif et d’avant centre. Introduire des joueurs compétitifs dans ces secteurs ne ferait qu’augmenter le niveau collectif.
EB : Jean-Michel, vous évoquiez la nouvelle politique du Club pour son équipe réserve. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
JMB : A la fin de la saison dernière, des décisions concrètes ont été prises afin d’axer le travail de l’équipe B sur la formation. Un critère d’âge a ainsi été introduit pour le recrutement : 19 ans ; et pour le renouvellement de l’effectif : 22 ans. Arrivé en CFA2, un joueur a donc trois saisons pour progresser et passer professionnel. Si dans ce laps de temps le joueur n’a pas pu percer, le staff technique de la réserve préfèrera qu’il tente sa chance ailleurs pour pouvoir reporter son attention sur des joueurs en devenir. Même si Farès Khenniche a été découvert sur le tard (Ndlr : 25 ans), il est rare de voir des joueurs percer aussi tardivement.
EB : Après un tiers du championnat, l’équipe réserve pointe en 7ème position de son groupe. Quelle est votre analyse de ce début de saison ?
JMB : Le peu de points pris à l’extérieur (Ndlr : 2 nuls, 4 défaites) montre notre manque de maîtrise. Les joueurs sont doués, mais manquent de maturité et prennent certains risques qui nous coûtent cher. Pour le moment, nous avons encore du mal à enchaîner, à nous déplacer ensemble, ce qui nous empêche de convertir nos occasions en buts. Mais nous allons travailler les combinaisons, pour créer les automatismes qui nous manquent. Pour ce qui est du championnat, on peut dire que Sedan et Valenciennes sont au-dessus avec des défenses très efficaces. Bien que nous soyons en 7ème position, nous ne sommes qu’à deux points du 3ème et du 13ème (Ndlr : le groupe compte 16 équipes). Tout est donc très serré.
JG
Photo AFR José Lopes