Arrivé au mois de janvier dernier, Thierry Froger a réussi à redresser la barre de l’USCL avec l’aide de Francis de Percin et du staff cristolien. Satisfait d’avoir mené à bien la mission confiée par son Président en obtenant le maintien, l’entraîneur regrette toutefois que la formation cristolienne n’ait pas réussi à donner la pleine mesure de sa qualité. Mais que les supporters se rassurent, le guide des Béliers, exigeant par nature et par fonction, compte bâtir sur cette saison en demi-teinte pour lancer le prochain exercice.
Quel constat avez-vous fait lors de votre entrée en fonction ?
Thierry Froger : Les informations que j’ai eues de la part des dirigeants c’est que Créteil avait un groupe de qualité en manque de confiance. Moi le constat que j’ai fait, c’est que l’équipe prenait beaucoup de buts dans le dernier quart d’heure donc avec Francis (F. De Percin, préparateur physique, nldr) on a installé un cycle de travail sur trois semaines pour gagner en constance physique. Par la suite, j’ai installé mon projet de jeu. Ce que j’ai senti c’est qu’on faisait beaucoup d’efforts additionnés, parfois dans le vide, mais qu’ils n’étaient pas faits en cohérence avec le partenaire. C’est peut-être paradoxal mais mon discours n’a pas été de faire plus, mais de faire mieux pour donner plus de cohésion au groupe. En travaillant ensemble, on a vite réglé le problème défensif : on a pris beaucoup moins de buts..
Qu’avez-vous changé ?
TF : Changer d’entraîneur, c’est redistribuer les cartes au niveau de l’effectif, et c’est aussi installer un autre tempo de travail. Là-dessus, j’ai apporté une autre manière de travailler. Ça a pu en choquer quelques uns mais c’est comme ça : mon baromètre c’est autant la semaine de travail que les résultats. Je l’avais dit le jour où le Président m’avait présenté au groupe : « tout part du terrain ». Je pense que de ce côté-là il y a eu une amélioration cohérente du fonctionnement mais il nous reste encore du travail pour changer en profondeur le comportement de l’équipe.
L’objectif final de maintien ayant été acquis on vous imagine satisfait…?
TF : Déjà, je ne l’ai pas fait seul, le staff m’a beaucoup aidé. Je suis un entraîneur qui travaille en équipe avec son staff, alors je tiens à souligner le rôle qu’ils ont joué. Jean-Pascal (JP Beaufreton, ndlr) zest arrivé avec moi mais Francis et Jean-Mi (F. de Percin et JM Bridier, ndlr) m’ont vraiment facilité le travail. Et pour Francis, ça n’a pas dû être évident de retrouver une place d’adjoint après avoir aussi bien mené l’intérim. Mais il s’est mis au service du club et son soutien a été très important pour moi. Ensuite, pour répondre à votre question, oui c’est une grande satisfaction d’avoir obtenu ce maintien. Car quand une saison part mal comme ça, une équipe peut mettre du temps à réagir et parfois ce temps de réaction peut conduire à la catastrophe. On l’a vu avec l’AC Ajaccio, club de Ligue 1 la saison dernière et qui a pourtant un potentiel plus important que le nôtre… Il faut donc être satisfait de ce maintien même si on gardera le regret de ne pas avoir été au bout de notre potentiel.
Les plus exigeants regretteront que Créteil n’ait pas fait mieux que l’année dernière avec un effectif renforcé pour cette deuxième saison de Ligue 2. Que leur répondez-vous ?
TF : Je dirais d’abord que notre classement final est légèrement au-dessus de notre place au classement des budgets, nous sommes donc là où nous devons être même si je suis d’accord pour dire que ces chiffres ne reflètent pas la qualité du groupe. Mais finalement c’est la vérité de la compétition qui restera. Quand tu finis dans la deuxième partie de tableau après 38 journées ça veut dire que ton niveau est moyen. L’essentiel est de prendre conscience qu’on ne doit pas faire deux saisons comme ça. Les joueurs ont compris qu’il y a eu un peu de gâchis mais cette saison un peu moyenne n’est pas « une saison qui ne sert à rien ». Au contraire, elle peut être très fédératrice pour les années à venir. On a compris certaines choses et on sait là où on doit arriver. Chacun doit maintenant faire son autocritique et se demander ce qu’il peut changer pour s’améliorer..
Justement, où est-ce que l’USCL peut progresser pour mieux figurer la saison prochaine ?
TF : Il faut apporter des joueurs qui aient cette envie de partager sur le terrain car le foot est un sport collectif avant tout. Si on n’a pas cette conception de partage, on fait fausse route. Pour gravir les échelons, il faudra apporter plus d’engagement et d’altruisme dans le travail. Car je ne crois pas que nos joueurs cette saison aient eu moins de qualité que leurs concurrents, mais je pense qu’ils auraient pu s’unir davantage dans le travail pour finir mieux classés.
Côté « terrain », avez-vous ciblé un profil particulier pour la prochaine année de Ligue 2 ?
TF : L’un des besoins que j’ai identifiés, c’est la vitesse sur le côté gauche. A part Bagaliy Dabo, nous manquons de vitesse pour animer ce couloir. J’en ai donc fait part à la Direction. Mais, au-delà de l’aspect technique, je souhaite trouver des joueurs engagés dans le travail au quotidien. Des joueurs qui comprennent que leur métier est de se mettre au service d’un collectif et qu’ils doivent apporter leur pierre à la construction du club.
Propos recueillis par JG
Photos AFR José Lopes