Neuf mois après son arrivée dans le Val-de-Marne, Habib Boumezoued a imprimé sa vision du jeu. Dans un championnat qu’il maitrise sur le bout des doigts, le coach de l’USCL a parfaitement cerné les atouts de son équipe et ses axes de progrès. Il sait surtout qu’il faudra batailler jusqu’aux derniers instants, dans le haut comme dans le bas du classement.
Esprit Bélier : Habib, quel bilan faites-vous de cette première partie de parcours ?
Habib Boumezoued : Le bilan est globalement correct. Lorsque l’on arrive dans un club, il y a pas mal de choses à reconstruire. Le staff a été renouvelé à 90%. Il fallait maitriser le contexte local dans un championnat difficile. C’est encore plus complexe lorsqu’il y a cinq, voire six descentes. Il fallait aussi faire en sorte que la mayonnaise prenne avec les nouveaux joueurs. Malgré cela, nous sommes dans le bon wagon et nous pouvons encore nous permettre de regarder au-dessus. Tout peut aller très vite…dans les deux sens !
EB : Au cours de ces quelques mois, quels ont été vos principaux motifs de satisfaction ?
HB : Il y a d’abord à l’état d’esprit de ce groupe. Avoir une telle homogénéité avec autant de changements, ce n’était pas gagné. Sur ce plan, nous ne nous sommes pas trompés. Les joueurs ont une mentalité irréprochable. Ils ont envie de bien faire et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mettre en place un projet de jeu prend toujours du temps. J’essaie de travailler avec les spécificités du championnat. Je ne suis pas là pour vendre du rêve. Le groupe a parfaitement adhéré. Nous avons su ancrer quelques valeurs défensives. Sur ce plan, malgré quelques oublis ponctuels, nous avons su mettre en place une vraie une vraie cohésion d’équipe. C’est un point fort et une satisfaction.
EB : A l’inverse, quels sont les axes d’amélioration de l’équipe ?
HB : Probablement l’animation offensive. Le match de Saint-Quentin est un bon exemple. Avec un peu plus de réalisme, nous aurions pu mieux figurer dans ce championnat. Nous avons manqué de tranchant offensivement. Sans chercher d’excuses, il a fallu composer avec quelques absences importantes à des moments stratégiques. Nous savions que l’effectif était court et que l’accumulation de blessures pourrait nous pénaliser. Cela explique quelques carences sur le plan offensif. Il faut continuer à travailler cet aspect du jeu en étant plus exigeants et plus décisifs.
EB : La trêve hivernale a justement été l’occasion d’enrichir un peu l’effectif…
HB : Effectivement, nous avons saisi quelques belles opportunités de recrutement lors de cette trêve. L’objectif était mieux armés en cas de nouvelle blessure, de suspension ou de méforme d’un joueur. Sur la première partie de saison, nous avons eu du mal à faire face à ces aléas. Nous avons souhaité peaufiner le groupe et faire jouer la concurrence pour être encore plus compétitifs. Dans le haut ou dans le bas du classement, chaque point va compter. Les absences peuvent peser lourd dans la balance en fin de saison. On ne veut plus être prisonniers de ça.
EB : Cet effectif assez court vous a permis de lancer quelques jeunes dans le grand bain…
HB : C’est l’avantage, effectivement. Cela permet à certains de nos jeunes de gouter au National 2. Mais il y a une réalité sportive. Quand le moindre point compte, on ne peut pas transiger sur le niveau. Nous sommes un club formateur, mais nous devons le faire dans une optique de résultat.
EB : Vous connaissez par cœur ce championnat de National 2. Avez-vous été surpris par cette édition 2023/24 ?
HB : J’ai bien étudié le National 2 ces dernières années et il n’y a pas de grosse surprise cette saison. Il y a beaucoup d’équipes de transition. La différence se fait souvent sur coup de pied arrêté. Malgré l’environnement économique actuel, les équipes sont solides et mettent les moyens pour attirer de bons joueurs. Les promus n’échappent pas à la règle. Ils sont armés. Même une équipe comme Mâcon a fait un gros recrutement et mérite un meilleur classement. Furiani travaille depuis plusieurs années avec la même base. C’est probablement ce qui explique leur réussite actuelle. La réserve d’Auxerre est plus orientée résultat qu’une réserve professionnelle traditionnelle. C’est une équipe qui possède un gros vivier et qui est très compétitive. Globalement, toutes les équipes se sont renforcées cet été. Le championnat est très homogène, cela se traduit par un classement extrêmement serré. Les clubs du haut tableau prendront moins de points que les saisons précédentes. Jusqu’à présent, il fallait une moyenne de deux points par match pour monter. Cette année, les leaders sont en dessous de ce rythme. Compte tenu du nombre de descentes, il n’y a pas de vraie surprise de ce côté-là.
EB : Quel est, selon-vous, le match référence de cette première partie de parcours ?
HB : C’est sans doute notre prestation face à Auxerre. A l’aller, comme au retour. Nous avons su allier contenu et résultat face à une équipe difficile à manœuvrer. Face à Bobigny, malgré un bon match, nous avons dû nous contenter du nul. Face à Furiani, Fleury ou Bourg, nous avons été mal payés. Nous méritions nettement mieux compte tenu de nos prestations.
EB : Comment voyez-vous la dernière partie de ce championnat ?
HB : C’est compliqué de faire des pronostics dans ce championnat. Il faudra prendre les matchs les uns après les autres. Compte tenu du classement, on peut rapidement basculer dans le haut ou dans le bas. La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Notre état d’esprit nous permet de nous relever rapidement d’une mauvaise performance. Il faut savoir gérer les moments difficiles et ne pas s’enflammer en cas de résultat positif. Il faut aller chercher une série pour continuer à regarder vers le haut. Tout se jouera dans les deux ou trois dernières journées. Le groupe est conditionné pour cela. Nous allons rester concentrés jusqu’à la fin.