Cet article est paru en mai dernier dans le numéro 47 de l’Esprit Bélier.
Les seniors féminines ont validé leur (re)montée en Régional 3 après un parcours quasi parfait au niveau comptable. Stéphane Calegari, entraîneur de cette équipe mais aussi coordinateur de toute la section féminine de l’USCL, est revenu sur cette belle saison.
Esprit Bélier : La montée en R3 est désormais acquise. C’est une saison qui ne peut être que positive !
Stéphane Calegari : En termes de résultats, cette saison est positive, on ne va pas cracher dans la soupe. Ce qui était important cette année, c’était de reconstruire un groupe et une vie de vestiaire. De ce côté-là, l’objectif a été atteint. C’est une année positive, mais il ne faut pas perdre de vue le fait que nous ne sommes qu’au niveau départemental, que les attendus de la compétition ont été relativement facilitateurs, donc il faut qu’on en prenne conscience dans l’analyse des résultats. Mais par rapport à la situation de départ de l’année dernière et aussi le risque que l’on pouvait perdre quelques joueuses, du fait de la division, nous avons réussi à les fidéliser et à greffer quelques nouvelles joueuses, y compris des jeunes du Club. La construction du groupe sur un projet de vie et un projet de jeu, sur trois à cinq ans, est bonifiée par cette montée.
EB : Ton équipe a particulièrement survolé ce championnat de Départemental 1. La montée était un objectif affiché dès le début de la saison ?
SC : Oui, c’était un objectif. Je pense que peu importe le championnat que l’on a, il y a toujours une marge de progression à avoir, qu’elle soit mentale, technique ou tactique. Il faut mettre de l’ambition dans tous les domaines. Dans un championnat, il faut jouer la montée. Cette année, nous avons eu la chance d’avoir de bonnes joueuses. Le seul petit écueil est d’avoir réalisé quelques résultats du fait de la découverte du groupe sur de la valeur individuelle, mais comme je l’avais dit aux joueuses, il faut se concentrer sur l’association de ces individualités. Au niveau régional, il faudra assembler tout ça et enrichir cet effectif pour être le plus performant possible l’année prochaine. Pour tenter aussi d’ambitionner la montée en Régional 2.
EB : Sur le terrain, qu’est-ce qui a fait la différence face à vos adversaires ?
SC : Bonne question (rires) ! On a un bassin d’effectif qui est là et qui vit ensemble depuis deux ou trois ans. Ce sont plus que des joueuses, ce sont des amies dans la sphère privée. Il y a une cohésion naturelle qui s’est opérée. Nous avons aussi la chance d’avoir des joueuses qui ont évolué en Régional 1. Par rapport à l’adversité, c’est forcément plus facile de faire des résultats, quand on met en perspective le niveau intrinsèque de chaque joueuse. Sur certains matchs, nous avions aussi un temps d’avance sur l’approche tactique, puisque nous étions capables de changer de système au cours du match. Mais il faut être objectif : c’est la valeur individuelle qui nous a permis de faire ces si bons résultats.
EB : Tu as validé la montée après que l’équipe adverse ait déclaré forfait, alors que vous étiez prêts à jouer cette rencontre. C’est peu commun, comment les joueuses ont-elles réagi ?
SC : Il est clair qu’apprendre ce forfait à 15h30 (NDLR : le coup d’envoi était fixé à 17h30), c’était une situation que je n’avais jamais vécue. Il a fallu jouer le jeu jusqu’au bout pour ne pas déstabiliser le groupe, en se disant que l’adversaire allait peut-être venir. On a préparé le match comme si on allait le jouer, on a fait une causerie… Derrière, c’est frustrant. La fête a été un peu gâchée, car si on avait fait un résultat sur le terrain, il y aurait eu une dimension. Nous aurions pu bonifier notre parcours en championnat sur une victoire sur le terrain. Les joueuses ont été déçues de ne pas jouer. On a fait un petit entraînement, mais on a senti que la tête n’était pas à l’entraînement. Nous avons reporté la fête au prochain match, contre Maisons-Alfort (le 6 mai). Nous ferons tout pour gagner le match sur le terrain et faire une vraie fête à ce moment-là.
EB : C’est une juste récompense par rapport aux moyens mis par le Club…
SC : Aujourd’hui, les signaux sont clairs du côté de la Direction. Il faut que l’on soit le plus haut possible déjà au niveau régional. Cela étant, nous pouvons mettre des objectifs plus hauts, mais il faut rester sereins. Il faut se stabiliser dans les divisions importantes de la région. Cette année, il y a eu beaucoup d’avancées qui ont été faites, notamment les primes de match. Quand on met de l’argent dans une équation, il y a des objectifs à tenir. Aujourd’hui, c’est ça le plus important. Le Club a mis les moyens et nous devons montrer que nous sommes capables de monter aussi l’année prochaine.
EB : Place au Régional 3 désormais. Tu es le coordinateur de la section féminine, quels sont les objectifs de l’USCL dans cette catégorie pour les saisons à venir ?
SC : Nous avons mis en place un projet sur le papier qui s’appuie sur la formation, au niveau d’une section féminine. Pour avoir une vraie marge de progression, il faut se confronter aux garçons en mixité. C’est ce qu’on a fait en U13 l’année dernière, cette année avec les U15 et peut-être la saison prochaine avec les U11. On a mis des niveaux de confrontations qui permettent aux joueuses de se développer beaucoup plus facilement. L’objectif est qu’il y ait un maximum de ces joueuses qui arrivent dans l’équipe senior de l’USCL. Nous sommes dans notre fil conducteur. Nous pouvons compter sur le collège Louis Issaurat, qui nous permet d’ouvrir une classe option football, avec un entraînement le lundi. De plus, dans le prolongement de l’Académie des garçons, nous avons aussi une section sportive féminine. Tout cela réuni fait que nous avons un environnement propice à la performance.
Aujourd’hui, il faut faire des résultats pour ambitionner le Régional 2 ou le Régional 1. Si nous pourrons nous appuyer sur des éléments extérieurs pour nous apporter de l’expérience et du niveau, le socle devra venir de notre force de formation. J’insiste là-dessus. Sans oublier que nous pourrons ouvrir le Club avec une section un peu plus « loisir ». Pour les seniors, en trois ans, nous devons aller en R2. Si on peut le faire de manière plus courte, on le fera. Mais cela ne passera que par la consolidation et la fidélisation de l’effectif. On a la chance d’avoir des joueuses qui sont aguerries et à l’âge de la maturité. Nous avons aussi des jeunes… Donc cela ne me paraît pas idiot d’imaginer qu’en cinq ans, nous arriverons en R1.