Condamnée par certains il y a quelques semaines, l’USCL reste pourtant vivante dans la course au maintien. Déterminé, Emmanuel Da Costa sait que le chemin est encore long, mais il n’a jamais promis autre chose. Pour l’entraîneur Val-de-marnais, le travail commence enfin à payer.
Esprit Bélier : Manu, l’USCL entre dans la dernière ligne droite de cette saison, quel est l’état d’esprit du coach et de l’équipe à quelques journées du verdict final ?
Emmanuel Da Costa : Notre état d’esprit, nous le démontrons depuis quelques semaines. Nous sommes déterminés et faisons tout pour sortir le club de la zone rouge. Nous voulons aller chercher un maintien qui paraissait utopique il y a quelques semaines et qui semble désormais à notre portée. Ce championnat est un peu fou. A nous de faire ce qu’il faut jusqu’à la dernière journée.
EB : L’équipe semble avoir gagné en efficacité depuis le début de l’année et a enchainé des prestations plutôt convaincantes. Comment explique-t-on cette amélioration ? Y a-t-il eu un déclic ?
EDC : Ce n’est pas une question de déclic. Comme je le dis depuis le début de saison, il faut du temps. Nous sommes progressivement montés en puissance et avons gagné en efficacité. Les garçons avaient besoin de temps pour s’acclimater à ce championnat. Ce n’est pas encore parfait, mais c’est beaucoup mieux. Les absences nous ont pénalisés. Nous avons rarement pu aligner la même équipe d’une semaine sur l’autre. Aujourd’hui, nous récupérons des forces vives et cela nous fait du bien. Nous sommes plus efficaces grâce au travail réalisé depuis le début de saison. Sans cela, notre objectif serait hors de portée.
EB : Vous évoquez les nombreuses absences. Qu’est-ce qui explique ces blessures à répétition ?
EDC : Il y a de nombreuses explications. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. La crise sanitaire est passée par là et a fait beaucoup de dégâts. Nous en payons encore les conséquences. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte et tout le monde le sait. Ce problème a été identifié depuis plusieurs mois. Nous faisons tous de notre mieux, mais nous devons encore progresser dans pas mal de domaines pour éviter ces situations.
EB : Avec les progrès réalisés en matière d’efficacité, avez-vous identifié un match référence ?
EDC : Le match du Red Star illustre le chemin parcouru. Nous nous sommes déplacés chez une équipe en pleine forme et qui avait l’habitude de dominer outrageusement les débats à domicile. Avec nous, ils se sont confrontés à une très belle opposition. Ce match là aurait pu être le match référence si nous l’avions emporté. Le poteau d’Alexis Araujo nous laisse un goût amer, car il aurait pu faire la différence. Dans le contenu, cela montre ce que nous sommes et où nous voulons aller. Il y a plusieurs matchs où nous avons fait ce qu’il fallait. Aujourd’hui, nous faisons de belles choses et nous progressons. Mais le match référence sera celui qui nous permettra de nous maintenir.
EB : Face à vos concurrents directs dans la course au maintien, vous vous êtes plutôt bien comportés. Quelle conclusion faut-il en tirer ?
EDC : La première conclusion c’est justement que dans ces matchs là, les joueurs répondent présent. Dans l’état d’esprit et la volonté de s’en sortir, les joueurs sont irréprochables. C’est un élément fondamental. C’est ce qui nous permet de continuer à espérer. Il faut continuer dans le même état d’esprit jusqu’à la fin de la saison. Il y a deux mois en arrière, tout le monde nous avait condamnés. Nous avons pris les matchs les uns après les autres. Il reste encore quelques rencontres pour forcer la décision, mais nous savons qu’il nous faudra un bon parcours pour aller au bout. Nous ne regardons pas les performances des autres, nous restons focalisés sur nos résultats.
EB : Quels ingrédients feront la différence dans cette dernière ligne droite ?
EDC : Les ingrédients qui feront la différence sont ceux que nous utilisons depuis quelques semaines. Il faut continuer avec le même état d’esprit. Les bons résultats viennent avec les bons contenus. Ce n’est pas un « coup » sur un match qui permettra d’atteindre nos objectifs. Il faut aussi continuer à améliorer notre efficacité. A nous de travailler sur nos points faibles et de continuer à performer pour prendre le plus de points possible.
EB : D’un point de vue personnel, il faut savoir encaisser une grosse charge de stress lors d’une saison comme celle-ci. Comment le vivez-vous ? Qu’est-ce qui vous permet d’aller au bout de cette aventure ?
EDC : J’ai toujours voulu protéger les joueurs et l’institution. C’est ce qui explique certains coups de gueule. Ils avaient surtout vocation à faire bouger les murs. Je refuse le fatalisme. J’aime les gens avec qui je travaille. Je suis très fier d’être le coach de mes joueurs car ils n’ont jamais rien lâché. Ils répondent toujours présent et savent encaisser la charge de travail qu’on leur propose. C’est ce qui explique que je n’ai pas lâché. Ce n’est pas dans mon caractère. Je suis quelqu’un qui se bat et ne lâche jamais. J’aime que mon équipe ait ces mêmes valeurs. Je suis capable de me remettre en question. Les critiques sont logiques compte tenu des résultats, mais j’ai l’intime conviction que nous sommes sur le bon chemin. Je crois en mes joueurs et je crois en mon travail. Voilà pourquoi nous n’avons jamais lâché.
EB : Il y a de nombreuses inconnues, la seule certitude est qu’il faudra se battre jusqu’à la 34ème journée…
EDC : C’est une évidence et je le dis depuis longtemps. Nous devrons nous battre jusqu’à la dernière seconde du dernier match. Quand on fait un début de saison comme le nôtre d’un point de vue comptable, on ne peut pas imaginer finir la saison en roue libre. Nous sommes préparés pour ce combat.
EB : Le retour des supporters à Duvauchelle est également un élément important dans cette opération maintien ?
EDC : C’est capital ! Je suis intimement convaincu qu’ils sont en train de faire la différence. C’était le cas à Boulogne, face à Chambly ou au Red Star. Nous avons besoin d’eux. Ils sont engagés et irréprochables dans leur soutien. Nous sommes tous dans le même bateau et le retour des supporters nous fait beaucoup de bien. Il nous permet de nous transcender.