Au revoir Amandio !

Après 15 ans avec l’USCL et 42 saisons avec le Président Lopes, l’heure de la retraite a sonné pour Amandio Adubeiro ! Véritable couteau-suisse sur le terrain pour les joueurs, le staff technique ou dirigeant, l’intendant cristolien a été tout au long de sa carrière un modèle d’efficacité et de professionnalisme sans jamais se départir de l’humilité et la discrétion qui le caractérisent. Le club ne pouvait laisser partir cet homme de l’ombre sans un grand coup de projecteur sur son parcours et son investissement hors-norme pour le club.

Après 42 saisons ponctuées d’innombrables matches et déplacements, votre vie professionnelle est arrivée à son terme. Qu’est-ce que ça fait de se dire que cette vie trépidante va s’arrêter ?!

Je suis plutôt du genre à regarder vers l’avant plutôt qu’en arrière mais quelque part je suis content d’arrêter. J’ai vécu des moments extraordinaires avec des très bons souvenirs et d’autres moins bons mais j’ai beaucoup donné personnellement aussi. C’est le genre de métier où il faut vivre le truc à fond sinon ce n’est pas la peine, en tout cas, moi, c’est comme ça que je fonctionne.

 

Comment a débuté cette longue carrière dans le football ?

Un peu par hasard, en fait ! C’est mon frère qui m’avait parlé plusieurs fois de l’équipe de Saint-Maur. Comme il savait que j’aimais le foot, il m’avait encouragé à aller regarder jouer cette équipe qui jouait très bien au ballon. Il faut dire qu’à l’époque, l’équipe profitait de l’exil des joueurs portugais de haut-niveau qui préféraient vivre en France que sous la dictature de Salazar. Alors, j’y suis allé et j’ai tellement aimé que j’ai commencé à venir à tous les matches et à tous les entraînements. L’entraîneur de l’époque : Chaves, m’avait demandé un peu d’aide. C’est comme ça qu’à 22 ans, j’ai commencé à ramasser les ballons et, progressivement, je me suis retrouvé à gérer toute la logistique autour des deux équipes séniors. Je gérais tout de A à Z : de la recherche des hôtels pour les déplacements à la distribution des salaires en passant par les équipements. Je faisais ça en plus de mon emploi dans un magasin de décoration mais mon patron qui était le vice-président du club me laissait gérer mon temps.

 

Quels souvenirs vous restent de cette époque ?

Je garde beaucoup de très bons souvenirs. On a connu beaucoup de montées ! Le club est passé de la 1ère division de district au National en peu de temps et il y avait une sacrée ambiance à Chéron. Il faut imaginer qu’on faisait plus de monde en DH que Créteil en Ligue 2 ! Le stade a accueilli jusqu’à 5000 personnes ! Il y avait des gens perchés dans les arbres… c’était une autre époque ! Le stade était une vraie poudrière, nos supporters avaient la réputation d’être chauds et parfois un peu bagarreurs.

 

Vous avez ensuite suivi le Président Lopes à Créteil et vous avez poursuivi votre mission à temps plein avec l’USCL. Parlez-nous de votre fonction, a-t-elle évolué au fil des ans ?

Je suis intendant mais je suis surtout un homme de terrain et un homme à tout faire au service de l’équipe. Je m’occupe de toute la logistique autour des équipements vestimentaires pour les joueurs et le staff, de l’organisation du vestiaire. Sur les matches et les déplacements, je suis le référent de notre délégation pour les instances, les hôtels, les transporteurs. J’essaie aussi d’aider les joueurs quand ils ont des besoins particuliers. Même si le travail a évolué, les tâches sont restées les mêmes ce qui a vraiment changé c’est le niveau d’exigence des joueurs. Dans le temps, ils attrapaient le premier maillot qu’on leur donnait et entraient sur le terrain sans se poser de question.

 

Quelles qualités ont été les plus importantes pour remplir ces missions ?

L’organisation ! Être ponctuel, rigoureux et anticiper au maximum tout ce qui peut l’être est vraiment primordial. Il faut aussi savoir s’adapter en permanence à la situation du moment, au fonctionnement propre de chaque entraîneur et aux demandes des joueurs. La patience est aussi une qualité souhaitable mais je ne suis pas un modèle du genre, je suis plutôt volcanique !

 

Aujourd’hui, l’heure de la retraite est donc venue. Quels sont vos projets pour la suite ?

J’ai besoin de ballades et de grands espaces ! Je fais deux heures de marche par jour au moins quatre fois par semaine et j’ai besoin de sortir un peu de notre décor de zones industrielles. J’ai aussi quelques petits travaux de rafraîchissement à faire dans ma maison en France et dans celle que j’ai au Portugal. C’est déjà un début et puis ensuite… on verra bien !

 

Avez-vous un dernier mot à adresser au club, aux joueurs ?

Mon vœu le plus cher c’est de voir le club retrouver la Ligue 2 le plus vite possible ! D’ailleurs, le seul petit regret que je peux avoir aujourd’hui, c’est de ne pas partir en laissant le club au même niveau. De toute façon, Créteil sera toujours la première équipe dont je suivrai les résultats. Je suis un grand amateur de foot et je suis le parcours de Bordeaux, Nantes et Saint-Etienne comme le parcours des joueurs portugais au Real, à Monaco et dans les grands clubs européens mais il n’y a qu’avec Créteil et Benfica que j’ai ce lien très fort. Je souhaite vraiment tout ce qu’il y a de mieux pour ces deux équipes !

 

 

Amandio Express

La saison que vous avez préférée :
La saison 2012/13 avec le titre de Champion de National bien sûr

Votre plus grande joie :
La remontée en Ligue 2 (2012/13)

Votre plus grande déception :
La relégation en National en 2008

La saison la plus aboutie professionnellement pour le club :
La 1ère de Laurent Fournier en 2009 / 2010

Le plus beau stade dans lequel vous avez été :
Lens

Le joueur qui vous a le plus impressionné :
Cheikh Ndoye

L’entraîneur qui vous a le plus marqué :
Jean-Michel Cavalli

Le joueur le plus professionnel :
Helder Esteves

Le joueur le plus rigolo / fou :
Boris Mahon Monaghan

Le joueur le plus superstitieux :
Dominique Casagrande

Le maillot cristolien que vous avez préféré :
2015/16

Le déplacement le plus difficile :
A Rodez en 2009, malgré nos réservations le train était complet. Le chauffeur qui conduisait le car de remplacement a fait vomir plusieurs joueurs qui n’ont pas supporté ses 80km de façon formule 1

 

Propos receuillis par JG

Photo AFR José Lopes