Sacrés champion U19 en DH, la saison dernière, Olivier Debert et ses protégés ont malheureusement été privés de montée en championnat National. Qu’importe, uscl.fr a choisi de revenir sur le parcours de l’ancien professionnel de L2 au Havre et Charleville qui a rejoint l’équipe des éducateurs de l’USCL il y a 6 ans. Un mariage heureux puisque le technicien âgé de 37 ans a eu la chance de jouer le haut de tableau avec des jeunes qu’il a découvert en 14 ans Fédéraux et qu’il continue de faire progresser aujourd’hui en U19.
Olivier, on vous avait quitté en fin de saison dernière avec un titre de champion en U19 DH mais un point de règlement fédéral a empêché votre équipe de monter en championnat national. La déception est passée depuis ?
Forcément finir champions de la ligue Paris, la plus importante de France, et ne pas monter en championnat national U 19 à de quoi être très frustrant…Je crois que c’est le seul championnat, où le premier de chaque ligue, ne peut prétendre à monter au niveau national, qu’en accumulant un nombre de points acquis lors des confrontations face au 6 premiers. Je pense que ce règlement est plus que discutable, quand on connaît le niveau de la ligue de Paris, et que Clermont-Foot est champion de ligue d’Auvergne avec 22 victoires en 22 matchs…Honnêtement, je ne vois pas un seul club parisien monter en championnat national U19 dans les années à venir, sauf génération exceptionnelle et exploit sportif… Le seul dispositif qui paraît équitable à mes yeux, c’est de jouer un match de barrage, tiré au sort, avec le champion d’une autre ligue.
On avait l’impression que rien ne pouvait vous résister la saison dernière. Quels étaient les ingrédients de réussite ?
Pas de secret particulier dans la recette, ça été un ensemble de choses… En résumé, les joueurs qui constituaient ce groupe ont énormément travaillé, je peux en témoigner, ils m’ont supporté durant 4 ans pour certains d’entre eux… (rires). Mais je crois que ce qui a fait la réussite de cette équipe, au delà de son talent footballistique, ce sont les valeurs humaines que les joueurs cultivaient et véhiculaient entre eux et autour d’eux. Ils ont su trouver et donner un sens au mot collectif. Au delà des joueurs et du coach, il faut associer toutes les personnes qui ont contribué à cette alchimie la saison dernière.Au niveau sportif, Stéphane Calégari, avec qui cela été un véritable plaisir de collaborer, aussi bien au niveau humain que footballistique. Sébastien Lamand, avec qui j’échange régulièrement sur le jeu et les joueurs, a sa part également.
Et au quotidien, il est évident que je n’oublierai pas mes fidèles dirigeants: Bruno Sommier, qui me suit depuis mes débuts au club, et Claude Négouai, qui ont fait et font encore cette année, un boulot de l’ombre magnifique dans la vie extra-sportive de l’équipe.
Cette année, votre équipe semble être partie sur le même rythme avec 3 victoires et un nul en 4 matchs ?
Cette année l’équipe est partie sur de bonnes bases au niveau comptable en championnat. Nous sommes actuellement troisièmes avec un match en retard contre l’ACBB. Sur le plan collectif, l’équipe et le projet de jeu que je souhaite lui donner commence à prendre forme .Les joueurs commencent à cerner mes attentes, Le collectif progresse de rencontre en rencontre et dispose encore d’une bonne marge de progression. Globalement, on peut être satisfait de notre début de saison.
Si vous deviez comparer l’équipe de cette saison à celle de l’année dernière ?
Ces deux équipes sont bien différentes. Déjà, au niveau de l’âge, la proportion de "première année" titulaires dans l’équipe est bien moindre que l’an dernier. Seuls 3 joueurs de 1995 ont évolué en DH depuis le débuts de saison cette année. L’an dernier, bien que solide dans sa globalité, l’équipe était très dépendante offensivement du rendement d’un joueur, qui était un peu le dépositaire de l’animation offensive et le baromètre de l’équipe. Cette saison, l’équipe à plus de possibilités et de variétés dans son jeu. Le danger peut venir de partout, nous somme moins "lisibles" et beaucoup de buts sont inscrits dans le jeu. La majorité des joueurs ont déjà un vécu et l’expérience de l’an dernier à ce niveau. L’assise défensive prend forme petit à petit, et l’ensemble devient globalement costaud. Au niveau mental, l’équipe semble avoir un esprit de compétition encore plus exacerbé. A mon avis, si le groupe maintient l’effort dans le travail, je pense que l’équipe de cette année peut être supérieure, d’une certaine manière, mais seul le terrain le prouvera.
Quels sont les joueurs qui se dégagent du lot ?
Aucun. Il n’y a aucun phénomène dans ce groupe. Le niveau du groupe est homogène et de bonne qualité. Je souhaite qu’à terme, il soit très bon…
On vous a vu à de nombreuses reprises en discussion avec Jean-Luc Vasseur et Francis De Percin, les coachess de la National. Comment se traduit la passerelle entre votre équipe et les séniors ?
Jean Luc et Francis, par leur parcours d’entraîneur et d’éducateur, ont cette fibre pour la formation. Nous échangeons régulièrement à ce sujet, l’avenir du club passe par la formation des jeunes. Francis de Percin assiste régulièrement à nos rencontres, le staff professionnel a une idée sur les jeunes du club. Concernant la passerelle entre les U19 et les seniors, c’est un travail conjoint entre Sébastien Gondouin, Teddy Théret, Sébastien Lamand et moi-même. Sébastien Lamand se chargeant, par son rôle, de la coordination de l’ensemble.
Que penses-tu du départ canon de notre équipe de National ?
Ce que réalise l’équipe première jusqu’ici est assez extraordinaire…Je les crois capables d’aller au bout, ils ont visiblement un très gros mental… Un éventuel retour dans le professionnalisme pourrait ouvrir de nouvelles perspectives au club dans sa globalité.
A titre personnel, vous réussissez plutôt bien à Créteil avec toujours le haut de classement joué par les équipes dont vous avez la charge…
Pourvu que ça dure! Depuis 6 ans, je dirais simplement que j’ai eu la chance d’avoir des joueurs de qualité, qui ont bien voulu adhérer à mon discours ainsi qu’a mes idées et convictions sur le jeu … Sans cette adhésion des joueurs, les coaches ne sont pas grand chose. Au delà des résultats de compétition, je jugerai la qualité de mon travail au nombre de joueurs tapant à la porte de l’équipe première chez nous, et chez les pros pour ceux qui nous ont quittés.
Merci Olivier, le mot de la fin ?
Simplement, que cette saison 2012/2013 soit la saison de l’U.S. Créteil-Lusitanos…!
Propos recueillis par HH
Photo AFR José Lopes