Cristolien il y a deux ans, Yoann Zanoni évolue aujourd’hui à Alfortville. Le latéral analyse avec lucidité les difficultés que son club traverse depuis le début de saison et nous apprend une triste nouvelle. Blessé lors de la dernière séance de préparation, il ne disputera le derby du 94 contre son ancien club. Un crève-cœur pour lui qui a enchaîné les blessures tout au long de l’exercice.
Yoann Zanoni : En fait, la saison a commencé et je suis resté pendant trois mois sans club. J’avais déjà connu ça une fois pendant six mois et revenir dans le circuit après avait été difficile. Alors quand j’ai eu cette opportunité avec l’UJA, je l’ai saisie.
USCL : Vous avez d’ailleurs connu une saison pleine de succès avec votre nouveau club ?
YZ : Quand je suis arrivé au mois d’octobre 2009, je n’aurais jamais pensé qu’on puisse vivre une telle saison. On avait douze ou treize points de retard sur les premiers, l’entraîneur (ndlr : Azzedine Meguelatti) qui est arrivé en même temps que moi avait un gros chantier devant lui. Mais il a réussi mettre de l’ordre, à faire une bonne équipe avec une douzaine de joueurs compétitifs. On a fait une saison énorme, et on a pris beaucoup de plaisir avec cette montée en National.
USCL : Cette saison est beaucoup plus difficile à vivre. C’est certainement dû à votre promotion tardive en tant que meilleurs deuxièmes du CFA…
YZ : Oui, ça a été compliqué. Le club ne savait pas s’il monterait ou pas, comment il devait préparer son budget, ou quels joueurs devaient être recrutés. Ça a créé des problèmes d’organisation. Et puis l’UJA est un club atypique qui n’a pas de terrain, il y a eu beaucoup de choses à gérer en très peu temps. Tout ça a faussé la préparation, ce n’est pas étonnant que nous ayons enchaîné les défaites en début de saison. L’amalgame entre les joueurs et le coach qui est arrivé n’a pas trop pris. Et nous, les joueurs, nous avons été fautifs aussi. On aurait dû se ressaisir mais mentalement, c’est dur d’enchaîner les défaites. Rien ne nous réussissait, il fallait toujours qu’on touche le poteau, la barre ou qu’un joueur se fasse expulser. Mais depuis le retour d’Azzedine Meguelatti, ça va mieux. Il a remis de l’ordre, il y a de la rigueur et des exigences.
USCL : Votre entraîneur a certainement fait du face-à-face contre Créteil un match spécial…
YZ : Non même pas ! Le coach a précisé que Créteil était un match comme les autres. De toute façon qu’il s’agisse de Bastia, de Créteil ou d’une autre équipe, la situation est claire : il faut prendre des points ! C’est dans cet état d’esprit que nous devons être.
USCL : Mais ce derby reste un match particulier, surtout pour vous qui avez porté le maillot cristolien…
YZ : Oui bien sûr ! D’ailleurs il ne faut pas me demander un pronostic sur ce match ! J’aime bien Créteil et j’ai gardé de bons contacts avec les joueurs et les autres membres du club, mais je voudrais qu’on gagne. Mais malheureusement je ne vais pas pouvoir jouer ce match. Normalement, j’aurais été dans le groupe, mais je viens de me blesser. Ça me fait vraiment mal au cœur… Le coach est embêté pour moi mais personne ne peut être plus triste que moi.
USCL : D’autant que cette saison vous n’avez pas été épargné…
YZ : Oui, c’est une saison noire… Pourtant j’ai fait une bonne préparation mais le lendemain du match contre Rouen (ndlr : mi-octobre) je me suis blessé à l’entraînement. Sur une accélération, je me suis fait une déchirure à la cuisse de 4 cm et depuis je ne m’en sors pas. J’ai déjà repris une fois et je me suis de nouveau claqué, et là ça recommence, c’est horrible ! Je ne pourrais pas revenir avant quatre semaines. Quitte à rester autant de temps indisponible sur une saison, je crois que j’aurais préféré me faire les croisés… Mon objectif maintenant c’est de pouvoir rejouer avant la fin de saison, aider mon équipe à lutter pour le maintien. Parce que descendre sans avoir joué, ça serait encore plus dur…
Photo AFR José Lopes