Il y a deux ans, l’US Créteil-Lusitanos plongeait dans l’enfer du National. Après une année nécessaire pour sonder son purgatoire, 2008-2009 devait être la saison de la rédemption vers la Ligue 2. Malheureusement cet exercice a davantage ressemblé à une traversée du désert entrecoupée par quelques miracles. Esprit Bélier revient sur les différentes stations du chemin de croix cristolien.
Après une douloureuse saison de purgatoire en National, les supporters de l’US Créteil-Lusitanos entament l’exercice 2008-2009 avec la foi ! Les Papes de l’église cristolienne ont confirmé Olivier Frapolli au rang d’entraîneur et ce pasteur bien connu des fidèles val-de-marnais, va convertir plusieurs joueurs expérimentés et talentueux à rejoindre sa paroisse. Face à ce nouvel ordre, tous prient pour que l’arrivée de ces nouveaux disciples soit le signe annonciateur de la rédemption vers la Ligue 2.
Le jeûn avant les miracles
Pourtant les débuts sont difficiles. L’US Créteil-Lusitanos va même pratiquer le jeun lors des quatre premières journées de National avec trois nuls contre Calais (0-0), Pacy (0-0) et Rodez (1-1) puis une défaite contre Louhans-Cuiseaux (0-1). Cette série sans victoire est gênante mais elle n’inquiète pas tant les Franciliens font bonne impression dans le jeu. En revanche, c’est l’abstinence offensive qui préoccupe. Malgré l’abondance d’occasions, Créteil n’a inscrit qu’un petit but, et encore, sur penalty… Pas de quoi prétendre au paradis ! La preuve, après quatre journées, les Franciliens sont 15èmes.
Mais les ouailles d’Olivier Frapolli vont enfin être touchées par la grâce… Contre Croix de Savoie, ils célèbrent leur première communion victorieuse (2-1). Une cérémonie qu’ils répètent en Coupe de la Ligue contre Niort et Brest, adversaire de Ligue 2, sur le même score, notamment grâce à l’arrivée providentielle de Madjid Bouabdallah. Probablement fatigués par leur triomphe sur les Bretons, les Cristoliens connaissent ensuite le calvaire contre Bayonne (1-1) et Cherbourg (2-2) contre qui ils concèdent deux nuls très décevants. De retour en Coupe de la Ligue, les Béliers accomplissent un nouveau miracle. Opposés à Nantes dans la lumière médiatique des 16èmes de finale, ils s’imposent encore face à une formation hiérarchiquement supérieure grâce à leur messie offensif. A peine entré en jeu, c’est encore Madjid Bouabdallah qui qualifie l’USCL pour le tour suivant (1-0).
La traversée du désert
Auréolés de leur victoire, les Cristoliens seront bien vite chassés de leur paradis par un chapelet de sept matches sans victoire, sept véritables plaies… Deux nuls contre Cannes (1-1) et Laval (0-0), puis une défaite contre Istres (3-1) – la deuxième de la saison seulement. Suivent encore quatre nuls : Beauvais et le PFC (1-1) puis Sète (0-0) et Arles (1-1). Si Créteil ne s’est incliné que deux fois depuis l’entame, les Franciliens errent comme des âmes en peine en National. Jamais hors sujet et très souvent dominateurs, les Béliers ne parviennent pas à concrétiser et s’exposent aux coups du destin. Manque d’efficacité, buts en contre et erreurs arbitrales réduisent en poussière les bonnes actions et pousse l’USCL aux portes de la zone rouge. Créteil est 16ème après 14 journées…
Et la lumière fut
Mais à Arles (1-1), le guide des Béliers voit la bonne nouvelle arriver. Touchés par le bon esprit, les Cristoliens décrochent un match nul au courage contre le 3ème du championnat. Si la différence de niveau contre Nice en 8èmes de finale de Coupe de la Ligue ne peut témoigner de cette révélation (défaite, 0-3), les succès contre Gueugnon (1-0), et Metz (2-1) en Coupe de France sont des confirmations. Des victoires acquises grâce au retour de l’efficacité mais surtout grâce au sacrifice individuel pour le bien collectif. Cette abnégation permet aux disciples d’Olivier Frapolli d’arracher les matches disputés comme celui contre Viry-Châtillon en Coupe de France (2-1) ou de l’emporter largement contre Sannois (4-1), Evry (0-5) ou Libourne (4-1). En neuf matches, les Franciliens ne ratent la victoire que deux fois contre Niort (1-1) et Vitré (1-1, 9-8 tab) pour leur dernière rencontre en Coupe de France. Eliminés aux penalties par plus faible qu’eux, ils se rachètent en allant décrocher leur première victoire en déplacement contre Rodez (0-1). Au lendemain de la 21ème journée, l’USCL s’est éloignée de la zone de relégation, mieux elle intègre la première partie de tableau.
Le chemin de croix
Invaincue depuis 12 journées, et sur une série de trois victoires de rang, Créteil est en pleine ascension. Pourtant, le Club du Val-de-Marne va être mis au supplice pour la deuxième fois de la saison par Louhans-Cuiseaux. Incapables de concrétiser leur domination les Cristoliens s’inclinent (0-1) devant les Bourguignons qui mettent fin à une série d’invincibilité à domicile de… 10 mois ! Les Cristoliens accusent le coup. Ils chutent contre Croix de Savoie (3-2) et le doute s’immisce à la pointe de l’attaque. L’USCL ne marque plus ou peu alors, et cela grâce à des buteurs improbables. Du coup, les Béliers piétinent et entament un long et pénible chemin de croix. D’abord quatre matches nuls consécutifs contre Laval (0-0), Bayonne (0-0), Pacy (1-1), Cherbourg (0-0) et Cannes (1-1). Puis un nul contre Cassis (1-1) et trois défaites de rang : Beauvais (2-1), Paris FC (0-1) et Sète (2-1). Entre ces deux séries de pénitence, les Cristoliens choisissent de ressusciter contre les meilleures équipes du championnat en s’imposant contre Istres (1-0) et Arles (2-0). Puis la litanie des matches nuls reprend : Gueugnon et Niort (0-0), Libourne (1-1) et Sannois. Si à l’aller, ce match aurait pu être baptisé « les noces de Sannois » tant la fête était belle, le match retour a tout de la mise au tombeau pour Créteil. Tenus en échec pour la 22ème fois de la saison (0-0), un nombre de matches nuls record pour le National, les Béliers sont désormais menacés par une descente aux enfers en CFA. Acculée, la formation du Val-de-Marne finira par réagir en l’emportant contre Cassis-Carnoux (2-0). Même si la belle victoire contre Calais lors du match de clôture (0-3) permettra de finir avec panache, le succès acquis contre Cassis-Carnoux sera finalement salvateur. 9ème du classement, l’US Créteil-Lusitanos se maintient en National en attendant le nouvel avènement de la saison 2009-2010.
Photo AFR José Lopes