Bien connu des habitués du stade Duvauchelle, Thierry Quimerch n’est pas seulement chargé du Challenge des Béliers qui se déroule à chaque rencontre à domicile des pros de l’USCL. C’est avant tout l’éducateur de l’équipe B des 13 ans évoluant en Promotion d’Honneur depuis trois ans. Avec de tous jeunes joueurs, il réalise un parcours qui suscite l’intérêt de ses pairs comme des observateurs extérieurs. La rédaction est allée à sa rencontre.
USCL: Votre équipe de 13 ans réalise une saison intéressante en Promotion d’Honneur. Pouvez-vous revenir sur votre parcours et nous expliquer cette réussite ?
Thierry Quimerch : Nous sommes cinq équipes à nous disputer la deuxième place. L’objectif annoncé est de finir sur le podium. Mais au-delà de ça, notre objectif absolu est le travail de formation de nos jeunes. A ce titre, la génération 1995 est exceptionnelle. Hormis un joueur recruté, les joueurs sont tous issus de notre Ecole de Football. En Benjamins, ils ont développé avec Stéphane Soumaré leur technique individuelle. Et aujourd’hui, ils ont de réelles qualités qu’ils savent mettre au profit de leurs coéquipiers groupe. Allier ces deux atouts est très rare, et c’est ce qui fait notre réussite. Leur humilité est aussi à souligner car ils savent qu’ils ont encore beaucoup à apprendre. Ce sont des " bébés " qui ne font que découvrir le " vrai " football à 11 sur un terrain, avec un arbitre officiel, des cartons, des points en fonction du résultat qui font monter ou descendre leur équipe dans un championnat.
USCL : Vos joueurs semblent particulièrement bien assimiler cette nouvelle étape dans leur apprentissage…
TQ : Tout à fait ! Ce qui est intéressant c’est qu’à part un jeune, notre équipe est entièrement composée de joueurs qui ne font que leur première année dans cette catégorie qui accueille les 12 – 13 ans. En plus de ça, nous sommes presque la seule équipe B dans notre championnat. Les équipes élite adverses alignent donc leurs meilleurs joueurs qui sont souvent plus âgés, plus grands et plus physiques que les nôtres. Mais le niveau technique et un mental de gagneur nous permettent de compenser l’impact physique.
USCL : Ces performances et ce formidable vivier doit susciter l’intérêt de toutes parts. N’est-ce pas difficile à gérer ?
TQ : L’une de mes plus grandes fiertés est de voir d’autres éducateurs du club comme par exemple Stéphane Calegari, l’entraîneur des 18 ans DH, venir assister à nos matchs. On sent un intérêt pour cette équipe, et une cohésion de club en général. Notre équipe attire aussi des recruteurs. Au moins six joueurs ont des contacts avec des centres de formation reconnus, et huit ont été sélectionnés pour passer les tests de l’INF Clairefontaine. Mais ils ne laissent pas griser pour autant. Ce ne sont pas des mercenaires, ils pensent au groupe avant tout. L’exemple qui m’a le plus marqué est celui de notre jeune le plus prometteur, demandé par huit clubs professionnels, qui a refusé un stage de préparation de rêve à l’AS Monaco pour jouer un match en retard de championnat.
USCL : Quel sera le prochain cap à franchir pour cette équipe ?
TQ : L’entraîneur de l’équipe une des 13 ans, El Hadad Himidi, et moi sommes en contact permanent. Nous faisons monter les éléments les plus méritants de l’équipe B vers la A tant pour les récompenser que pour qu’ils prennent conscience de ce qu’on attendra d’eux la saison prochaine. De mon côté, une fois que le maintien sera acquis, je me rapprocherai de Stéphane Soumaré pour faire de même avec ses joueurs. J’ai grand plaisir à travailler avec ces deux éducateurs. Dès que c’est possible, je vais assister à leurs matchs comme ils viennent voir les miens. Car on ne travaille pas uniquement pour son équipe, on travaille pour une catégorie.
USCL : Vous qui côtoyez les professionnels chaque soir de match, que pensez-vous du parcours de l’équipe fanion du club ?
TQ : Je suis Cristolien et éducateur au club même si je ne travaillais pas les soirs de matchs, j’assisterais à tous les matchs à domicile ! Je suis aussi jour après jour leur actualité sur le site internet du club. Comme tous les supporters j’ai été très déçu par la relégation. J’aurais aimé qu’on puisse rebondir dès cette saison, mais ça paraît compliqué. C’est vraiment dommage car le club a tout pour lui : l’expérience du haut niveau, un encadrement, et le meilleur réservoir de jeunes de France. Pour devenir le deuxième club de la région et dépasser ses blocages, la création d’un centre de formation serait sûrement une solution. En tout cas, ce que je souhaite c’est que nous remontions le plus vite possible.