Après avoir endossé plusieurs fois le costume de pompier pour sauver la maison cristolienne, Olivier Frapolli s’est vu remettre les clés de l’US Créteil-Lusitanos en début de saison. L’entraîneur revient sur le parcours de son équipe depuis l’entame et confie aux internautes qu’il ne sera pas satisfait tant que le Club ne remontera pas à l’étage supérieur.
USCL : Avec déjà plus dix matches nuls avant la trêve, Créteil perd peu, mais Créteil ne gagne pas beaucoup non plus. Que pensez-vous du parcours cristolien ?
Olivier Frapolli : Ce qu’il manque à notre parcours ce sont les victoires à domicile. A ce titre, il y a vraiment quatre matches que nous pouvons regretter : Calais, Bayonne, Beauvais et Sète. Sur ces rencontres que nous avons largement dominées soit nous n’avons pas su tuer le match, soit nous n’avons pas réussi à marquer tout court. D’ailleurs, le match de Bayonne constitue même un tournant puisque nous étions sur une série de trois victoires consécutives avec les matches de Coupe de la Ligue. Une victoire supplémentaire contre cette équipe aurait sûrement créé un déclic pour la suite. Mais au final, ces quatre rencontres à domicile nous ont vraiment porté préjudice. Car aujourd’hui avec 12 points au lieu de 4, nous serions dans les plans.
USCL : Comment expliquez-vous la différence entre le jeu développé et le bilan comptable ?
OF : Quand on regarde nos statistiques, on constate que l’on fait partie des meilleures défenses du championnat. Par contre, nous sommes l’une des moins bonnes équipes au niveau offensif. Le pourcentage de buts inscrits par rapport aux occasions que nous nous créons est trop faible. Il y a un déficit d’efficacité, et la différence est là. On l’a vu contre Nice, par exemple, qui n’a eu besoin que de trois occasions pour nous mettre deux buts. Je ne pense pas que ce soit un problème de qualité. La saison dernière Madjid Bouabdallah a marqué 10 buts, Patrice Vareilles en a inscrit 14, Ali Boulebda en a mis 7, et Abou Maïga a marqué 5 buts. Nos joueurs ont le potentiel, ils doivent maintenant le concrétiser.
USCL : D’ici la trêve, l’US Créteil-Lusitanos aura disputé au moins 25 rencontres. Ce nombre de matches record a dû vous compliquer la tâche…
OF : Pendant plusieurs semaines, nous avons dû jouer tous les trois jours, principalement en raison des matches de Coupe de la Ligue. Cette compétition ne faisait pas partie de nos objectifs majeurs, mais nous n’avons eu pas le choix : nous n’avions pas le droit de faire l’impasse, surtout à domicile. Cela a compliqué la gestion du groupe, mais je ne regrette rien. Même si les efforts intenses ont laissé des traces pour le retour au championnat, la Coupe de la Ligue a aussi médiatisé notre Club et notre ville. En plus, cette compétition nous a apporté beaucoup d’émotions et de joie.
USCL : Même si le Président n’a pas fait du retour en L2 l’objectif de la saison, vous savez que cette année sera capitale pour le maintien du statut professionnel. Cela met-il une pression particulière sur les résultats ?
OF : Etant donné notre classement, il serait déplacé de dire que nous jouons la montée, mais c’est une donnée que nous gardons présente dans notre esprit. Mais ce qui anime mon quotidien c’est davantage l’objectif de remporter le match de la semaine. La saison est longue, nous l’avons appris l’année dernière à nos dépends. Après une bonne phase aller, nous avons dû lutter pour le maintien avant de terminer la saison en beauté. Très souvent on assiste à un championnat différent après la trêve, il reste encore beaucoup d’espoir, mais c’est à nous de le concrétiser.
USCL : Après plusieurs missions d’intérim, vous êtes en charge de l’équipe professionnelle depuis le début de saison. Votre façon de travailler ou de gérer le groupe est-elle différente ?
OF : Il y a plus de matches à préparer, et la gestion des joueurs professionnels est plus délicate, mais le métier que je fais aujourd’hui est le même que je faisais en CFA2. Pour un entraîneur, le souci est toujours le même : il faut obtenir des résultats et atteindre les objectifs fixés tout en travaillant sur du court terme. Mais avoir été adjoint m’a permis de me familiariser avec les particularités d’un vestiaire professionnel, et aujourd’hui tout me semble naturel. Par rapport à l’équipe réserve que j’entraînais il y a deux saisons, on sent évidemment qu’il y a plus d’attentes et de pression sur l’équipe première. Sur le plan personnel, j’aurai du mal à être pleinement épanoui à mon poste tant que nous ne ferons pas mieux sur le terrain. J’espère beaucoup plus de résultats pour le Club. Je l’ai connu en L2 en tant que joueur et mon vœu le plus cher est de le voir réintégrer ce championnat.