Reléguée en National il y a un an, l’US Créteil-Lusitanos a dû réapprendre la dure loi d’un championnat qu’elle a quitté il y a neuf ans. De l’amère descente aux ambitions légitimes, en passant par les inquiétudes puis le soulagement, la rédaction d’Esprit Bélier vous propose de revivre le film de la saison cristolienne. Action !
Août 2007. Après avoir difficilement avalé la pilule juridico-sportive prescrite par les instances du football, c’est la tête ailleurs que Créteil se réveille en National. Contrairement à ses concurrents, l’USCL n’a eu que peu de temps pour se préparer au nouveau challenge qui l’attend. Mais déjà le championnat commence, et les Cristoliens doivent faire face à un calendrier bien peu clément. Dès la reprise, ce sont en effet les plus grandes écuries du championnat qui croisent la route de Créteil. Les grosses cylindrées sont affutées, l’USCL, elle, est en rodage. Matches nuls contre Sète (0-0), Laval (1-1) et Vannes (1-1), et défaites contre Tours (2-1), et Istres (1-2). Le promu villemomblois viendra lui aussi décrocher le nul à Duvauchelle grâce à son engagement sans états d’âme. Même la Coupe de la Ligue n’aidera pas les Val-de-Marnais à se remettre en selle (défaite contre Clermont, 0-3). Déjà, une première vérité s’impose : à cet échelon, la motivation compte autant que le niveau de jeu. Une autre également : le National n’attend personne. Malgré son statut de favori et ses ambitions, Créteil est relégable dès la 3ème journée et pointe à l’avant-dernière place du championnat à l’issue de la 6ème journée.
Après la pluie le beau temps
Mais après ces débuts orageux, l’éclaircie ne va pas tarder à percer les nuages. L’USCL s’adapte, et recrute. Le match nul contre Vannes marque une transition et l’arrivée de sang neuf est bénéfique. Revigorés, les Cristoliens vont enchaîner trois victoires dont une contre le leader Nîmois (Nîmes 2-0, Beauvais 1-0, Rodez 0-1). Le Cherbourg de Noël Tosi viendra bien jouer les trouble-fête à Duvauchelle (défaite, 0-1), mais le collectif emmené par Thierry Goudet a le vent en poupe. De la 7ème à la 14ème journée, l’USCL n’enregistre qu’un revers pour 6 victoires (dont deux à l’extérieur) et un nul. Créteil rebondit et s’installe à une 6ème place plus conforme à ses ambitions.
La Vieille Dame et sa magie
C’est lors de cette embellie que l’USCL entre en lice en Coupe de France. Invités dès le 5ème tour du fait de leur relégation, les Val-de-Marnais auront l’occasion de faire un bout de chemin avec la Vieille Dame. Créteil se mesurera d’abord à deux clubs franciliens (Montrouge : 1-4, et Châtillon : 0-3), avant de se déplacer dans l’Est (Chaumont : 0-1, et Reipertswiller : 1-1, 3-4 tab). Puis ce sera « le » match de la saison : Créteil – Lyon, 32èmes de finale. 10.640 spectateurs se déplacent à Duvauchelle. Sur le terrain, les Béliers se font dévorer par Lyon (défaite, 0-4). Mais c’est avant tout la belle fête dans les tribunes que les supporters retiendront.
Les sables mouvants
Retour au championnat. 17 novembre 2007, 16ème journée. En pleine réussite, l’USCL reçoit son voisin, le Paris FC, bien décidé à monter en L2. Après un match animé, les Cristoliens se font damer le pion par les Parisiens (1-2) qui se joignent aux équipes de tête. Côté val-de-marnais, on le comprendra plus tard, c’est le coup d’arrêt de la saison. L’USCL achève son année 2007 à la 9ème place après une série de cinq matches sans victoire.
A partir de ce match, la malédiction s’abat sur Duvauchelle. A chaque performance réalisée à l’extérieur correspond une mauvaise opération à domicile. Malgré les buts de Boulebda, l’USCL s’enlise progressivement dans les sables mouvants qui s’étendent de la 10ème place à la zone rouge. Car désormais, les Cristoliens ne comptent plus les points qui leur manquent pour monter sur le podium, mais bien ceux qui les séparent de la zone rouge. Accrochés à leur 13ème place, les Béliers ne résistent plus que par leurs résultats à l’extérieur. Et lorsque le pire arrive en déplacement, comme à Cherbourg (défaite, 4-2), les conséquences sont immédiates : l’USCL replonge. 15ème, à trois points du premier relégable, le malaise s’installe progressivement. L’antre cristolienne devient un faire-valoir pour les équipes en difficulté. Rodez, timide à l’extérieur, viendra s’y affirmer (0-2). Il y aura bien une réaction à Duvauchelle contre Arles, (victoire 3-0) mais elle sera de courte durée. La lanterne rouge paloise, décimée par les blessures viendra se refaire une santé à Créteil (1-3), imitée par Calais pourtant sevré de victoire depuis 5 matches (0-1).
Electrochoc
35ème journée de championnat. Les Franciliens sont 13èmes à quatre points de la relégation. Après le malaise, c’est la sinistrose qui guette. Le message de l’entraîneur ne semble plus motiver les joueurs. En dépit de leur soutien à Thierry Goudet, les dirigeants de l’USCL entrent en jeu et décident de miser sur l’électrochoc. Thierry Goudet est remercié, et Olivier Frapolli est, une nouvelle fois, propulsé à la tête de l’équipe professionnelle.
Merci Frapolli !
L’homme est rompu à l’exercice en situation de crise, et il va le prouver. Son premier match contre le Paris FC est un succès. Les Cristoliens retrouvent l’envie de jouer et le panache en signant l’un de leur plus gros carton à l’extérieur (2-4). Au passage, Créteil enterre définitivement les ambitions parisiennes de montée et réaffirme sa suprématie francilienne derrière le PSG. Muette contre Romorantin à domicile (0-0), l’USCL pousse un ouf de soulagement à Martigues (0-2). En s’imposant contre son ancien club, Olivier Frapolli garantit le maintien de ses troupes (13èmes, 45pts). Puis, le signe indien qui planait sur Duvauchelle sera enfin vaincu lors du dernier match à domicile avec un cinglant 6-0 infligé à Louhans-Cuiseaux. Libéré, Créteil se permettra même un happy ending sur la pelouse de Sète (0-1). Victorieuse quatre fois lors de ses cinq derniers matches, l’US Créteil-Lusitanos termine sa saison à la 7ème place du National. Décidément tout est bien qui finit bien !