C’est l’une des satisfactions de cette saison, exemplaire tout au long des 38 journées de Ligue 2, Richard Trivino a souvent repoussé l’échéance de la défaite et entretenu l’espoir du maintien. A l’orée d’une nouvelle aventure, le portier de l’USCL a tenu à adresser un dernier message aux supporters de l’USCL. Un message au goût d’au revoir…
USCL : Après la victoire sur Caen, vous aviez affirmé que l’USCL se maintiendrait en Ligue 2, la déception doit être d’autant plus grande ?
Richard Trivino : C’est vrai, car ces matchs font du bien psychologiquement. Après ces victoires, on reste souvent sur une bonne lancée. J’avais tout analysé, tout calculé et je pensais qu’après ce succès, nous arriverions à grappiller les quelques points manquants. C’est d’autant plus décevant que nous avions fait le plus dur avec notre série de huit matchs sans défaite. Nous sommes revenus sur tout le monde. Malgré la victoire capitale sur Montpellier, je savais que rien n’était fait. Mathématiquement, ce succès nous a fait du bien, mais il a eu le tort de nous faire croire trop vite au maintien.
USCL : Comment peut-on expliquer cet échec ?
RT : En tant que joueurs, nous n’avons pas compris toutes les décisions. On se demande encore comment nous en sommes arrivés là. Malgré tout, la qualité de notre équipe aurait dû nous permettre de nous maintenir haut la main. Cyril Domoraud a disputé la Coupe du Monde, Mario Loja la Ligue des Champions, Terrier, Danjou et Pataca ont joué en Ligue 1, Pérez est l’un des meilleurs latéraux de Ligue 2 et Salze est un jeune très prometteur. C’est inexplicable. Pour le Président, l’arrivée d’Artur Jorge était un choix du cœur. Une preuve de sa volonté de sauver le club. Nous étions tous convaincus, mais ça n’a pas suffi.
USCL : En tant que joueur, comment vit-on une relégation ?
RT : C’est ma troisième saison à Créteil et la première relégation de ma carrière. Dès mon arrivé, je me suis senti chez moi et cet échec me fait encore plus mal au cœur. Ici, je sentais que l’affection que tout le monde me portait était sincère. Je vais avoir du mal à effacer cet échec de ma mémoire.
USCL : D’autant plus que vous étiez l’un des joueurs les plus impliqués dans le club…
RT : Créteil est mon deuxième club. J’ai toujours été proche des supporters, mais jamais autant qu’ici. Quand on part en déplacement et qu’on voit qu’ils sont présents, ça inspire le respect. Je suis passionné, mais je ne sais pas si j’en aurais fait autant. A mon arrivée, on m’avait parlé du manque de public. Aujourd’hui, je sais que nous sommes loin d’avoir les plus mauvais supporters de L2. Je me suis accroché à ça. J’ai souvent discuté avec nos supporters après les matchs. Aujourd’hui, ma peine est d’abord pour eux. Je m’y suis attaché et je pense que c’est réciproque. A la mi-temps de Guingamp, ils m’ont déployé une banderole et j’ai également reçu le trophée des supporters. Je m’en souviendrai toute ma carrière et je tiens à m’excuser pour cet échec.
USCL : Le National n’est pas un championnat facile…
RT : Je marche beaucoup aux sentiments et sans rentrer dans les considérations sportives, je pense d’abord aux salariés du club et aux bénévoles. Je m’aperçois du mal que nous avons fait à tout le monde. C’est mon plus gros regret.
USCL : Comment voyez-vous votre avenir aujourd’hui ?
RT : J’ai quelques contacts, mais je ne suis pas tout à fait fixé sur mon avenir. Lorsque je suis arrivé à Créteil, j’ai eu des propositions en Ligue 1 pour un poste de doublure, mais je voulais du temps de jeu. Aujourd’hui, je regarderais évidemment ces propositions d’un autre œil. J’ai trente ans et c’est sans doute ma dernière opportunité d’évoluer en Ligue 1. Notre relégation n’a rien à voir là dedans. Même si je venais à partir, je reviendrais volontiers pour aider l’US Créteil-Lusitanos.